La pyramide de Maslow au travail : la psychologie au service des besoins humains

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La pyramide de Maslow au travail : la psychologie au service des besoins humains

En 1943, le psychologue américain Abraham Maslow, dressa une liste des besoins humains sous la forme d’une pyramide. Il regroupa les cinq besoins essentiels des individus pour l’accomplissement de soi. Cette « théorie de la motivation » révolutionna le monde du travail au cours des années 60. De ce fait, les chefs d’entreprises prirent conscience de la corrélation entre la satisfaction des besoins des employés et leur efficacité pour assurer un meilleur rendement.
Mais, en quoi consiste la pyramide de Maslow et comment cette hiérarchisation des besoins peut-elle être appliquée en entreprise ?

La pyramide de Maslow : les cinq étapes vers la réalisation personnelle

Afin d’atteindre son plein potentiel, un être humain doit franchir et satisfaire cinq paliers hiérarchisés de besoins primordiaux. Le bas de la pyramide comprend les besoins vitaux, nécessaire pour survivre. Le sommet de la pyramide est composé de besoins psychologiques, pas nécessaire pour exister mais nécessaire pour l’accomplissement personnel.

  1. Besoins physiologiques : ce sont les besoins fondamentaux. Ils se résument aux besoins primaires d’un individu nécessitant de se nourrir, de dormir, se vêtir, de coïter, de respirer.
  2. Besoins de sécurité : ils contribuent à assurer la sûreté impliquant un logement, un emploi source de revenus permanents, une santé préservée, un entourage affectif stable, un environnement urbain sécuritaire.
  3. Besoins d’appartenance : ce niveau est lié aux relations sociales, l’affectif et l’amour. L’individu s’investit dans une relation amoureuse, fonde une famille, bâtit son cercle amical, intègre une équipe sportive, rejoint un parti politique.
  4. Besoins d’estime : c’est la phase de reconnaissance et d’estime de soi. À travers des actions d’ordre professionnel ou personnel, la personne s’assure d’être reconnue et respectée par ses pairs.
  5. Besoins d’accomplissement : ce dernier échelon n’est accessible que si les quatre précédents besoins sont assouvis. C’est le stade du développement personnel et de la gestion optimale de ses capacités. Il pourra se traduire par la création, l’envie de se cultiver, ou bien l’écoute attentive pour assurer la résolution d’un problème.

Cette hiérarchie des besoins d’un individu peut être appliqué au monde du travail.

La pyramide de Maslow au travail : mode d’emploi

Surmenage, dépression, manque de motivation, absences répétées sont les maux chroniques des collaborateurs d’une entreprise. Certains prendront un long arrêt maladie tandis que d’autres iront voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Un cadre de travail agréable, une culture d’équipe, des activités zen ne suffisent pas à canaliser la pression étouffante des obligations de résultat. Afin de pérenniser la croissance d’une société, le département de ressources humaines doit acquérir un management motivationnel d’excellence et se poser la bonne question : Quels sont les besoins non comblés de base pour chacun des employés ? et comment satisfaire ces besoins ?

La motivation au travail est un sujet vaste. Mais un salarié avec un besoin insatisfait est un salarié qui ne travaillera pas de façon optimale. Puisque chaque être humain est unique, sa motivation est intrinsèque. L’écoute et le dialogue sont les alliés du chef d’équipe afin d’identifier les types de besoins de chacun. En appliquant les principes de la pyramide de Maslow, il est capable de les classifier et d’attribuer à chaque personne des objectifs ciblés et atteignables afin de les aider à atteindre le sommet. Pour assouvir les besoins des collaborateurs, le responsable doit donc hiérarchiser les besoins de chaque salarié. Il doit ensuite trouver les actions à réaliser qui vont lui permettre de satisfaire les besoins de chacun et contribuer ainsi à l’épanouissement de chaque salarié.

Certains besoins sont prévisibles, d’autres moins. Certains besoins des salariés peuvent être des besoins de confort  comme avoir un environnement de travail calme et sans bruit ou un siège plus confortable. Le besoin psychologique doit aussi être assouvi. Il peut prendre plusieurs formes comme un besoin de reconnaissance ou d’estime de la part de l’entreprise ou du supérieur.

La mission du subordonné est donc d’établir une relation de confiance avec ses subalternes en instaurant un environnement de travail sain. Ainsi, ils seront capables d’affirmer leur personnalité à travers le développement personnel, d’éprouver de la reconnaissance et un sentiment d’assurance consolidant leur efficience et leur attachement à l’entreprise. Ils prennent plaisir à travailler, adhérent aux valeurs de la société et s’épanouissent.

Comment appliquer les cinq niveaux de la pyramide à l’engagement des salariés ?

Récapitulons les besoins de la Pyramide de Maslow : physiologique, sécurité, appartenance, estime, accomplissement. Dans le contexte du cadre professionnel, chaque étape définit un degré de motivation et d’engagement au sein de l’entreprise.

  • Besoin physiologique = aucun engagement. Le travail fournit une réponse aux besoins physiologiques via le salaire gagné. L’employé est là pour toucher le chèque à la fin du mois. S’il ressent de la difficulté à travailler, s’absente fréquemment, se plaint des conditions de travail, il faut déceler quel est son besoin de sécurité pour l’aider à l’atteindre.
  • Besoin de sécurité = engagement minime. Le travail procure un salaire honorable et constant. L’environnement professionnel est agréable et sécuritaire. L’employé s’installe dans une routine de vie prévisible, sans peur du lendemain. Il est judicieux d’observer ses relations sociales avec ses collègues et ses supérieurs, son taux d’absentéisme afin de satisfaire son besoin d’appartenance.
  • Besoin d’appartenance = engagement partiel. Le cadre social du travail offre au salarié le sentiment d’être choyé au sein du groupe. Il doit se sentir accepté dans la communauté. Son travail et ses relations sociales sont respectés et appréciés par ses camarades et sa hiérarchie. Pour l’aider à motiver son engagement, lui fournir des objectifs offrant la vision d’établir un plan de carrière serait perspicace.
  • Besoin d’estime = engagement important.
    À ce stade, le travail apporte de la reconnaissance. L’activité produite par le salarié est indispensable à l’entreprise. Ceux qui en bénéficient le félicitent et le récompensent. Une promotion ou une réorientation de poste avec des fonctions managériales susciteraient le besoin d’accomplissement de l’employé.
  • Besoin d’accomplissement = engagement extrême
    C’est le niveau ultime. Tous les besoins sont comblés. Le travail est un achèvement et donne un sens à la vie. L’individu est au bon endroit, avec les bonnes personnes. Il est pleinement satisfait, tous ses besoins étant assouvis. Il est un modèle inspirant de réussite sociale.

Illustration avec un cas concret

À titre d’illustration, suivons l’évolution de la motivation de Pierre, employé fictif en tant que chargé de clientèle au sein d’une société produisant des produits cosmétiques et nutritionnels anti-âge.

Pierre vient de signer un CDD d’un an renouvelable. Le salaire mensuel lui permet de combler ses besoins physiologiques. Parfois, il est pressé de quitter le bureau. Cependant, Pierre n’est jamais absent, il est autonome et il fidélise son portefeuille client. Il aimerait transformer son contrat en une durée illimitée.

Après une année d’ancienneté, son manageur lui propose de signer un contrat à durée illimitée. Il accepte et se sent soulagé. Son besoin de sécurité est assouvi. Il lui arrive de faire des heures supplémentaires. Son salaire augmente. Il apprécie ses compagnons de travail, certains sont même devenus des amis.

Les dirigeants de l’entreprise décident de lancer un nouveau produit sur le marché. Ils demandent aux équipes marketing, commerciale et suivi client de travailler étroitement ensemble pour établir le parcours d’achat. Cette collaboration amplifie son sentiment d’intégration dans la société et solidifie les liens amicaux existants avec ses collègues. Son besoin d’appartenance est pourvu.

Le service des Ressources Humaines met en place un système d’évaluation à 360 degrés. Les commentaires positifs de ses coéquipiers et directeurs sur ses compétences professionnelles et son travail réjouissent Pierre. Pour le récompenser de ses efforts, une prime lui est attribuée. Son besoin d’estime de soi est accompli. Il se considère comme un élément-clé.

Deux ans se sont écoulés depuis son embauche. Pierre aimerait que l’on lui confie plus de responsabilités. Il se rappelle qu’il peut bénéficier d’un entretien professionnel et décide d’en profiter. Durant celui-ci, il énonce son souhait de suivre une formation qualifiante. Disposant de fonds suffisants dans son compte CPF, Pierre exprime le désir de se former au marketing inbound pour apporter plus de valeurs au service client. Sur le long terme, il vise le poste de responsable qui sera bientôt vacant. La direction valide sa requête de formation, son besoin d’accomplissement est apaisé. Il n’a plus de besoins insatisfaits, jusqu’à ce que de nouveaux besoins apparaissent…

La pyramide de Maslow : un outil adéquat avec la réalité ?

Bien que grandement utilisée par certains départements des Ressources Humaines, la pyramide des besoins subit quelques critiques. Notamment, sur le fait qu’elle ne serait pas exactement adaptée aux comportements humains. Un subalterne peut avoir envie de satisfaire un besoin supérieur sans pour autant avoir franchi les étapes précédentes. C’est la la difficulté pour appliquer la pyramide de Maslow au monde du travail.
L’entreprise idéale serait-elle celle qui prône le credo « l’employé est roi » ?